2022 La Gacilly (Visions d'Orient)
VISIONS D’ORIENT, UNE PHOTOGRAPHIE REBELLE ET ENRACINÉE
Cette année, le festival souhaité mettre en exergue une région du monde qui, certes, reste placée depuis des décennies sous le feu d’une sombre actualité, mais demeure le foyer d’une civilisation millénaire, d’une créativité artistique unique, abritant des auteurs courageux et d’un modernisme déroutant ayant choisi pour arme la photographie.
Visions d’Orient met en lumière les artistes venus d’Iran, d’Afghanistan et du Pakistan. Trois pays d’Asie du Sud-Ouest qui tous appartiennent à l’espace culturel persan ; trois pays majoritairement musulmans, avec des populations indo-européennes, qui restent soumis aux lois de la religion et de l’obscurantisme; trois pays que l’on connait si mal mais qui ont conquis le cœur de tous les voyageurs s’y aventurant, de Marco Polo à Kessel, de Chardin à Bouvier ; trois pays enfin dont les photographes sont les défenseurs d’une pensée positive, les ambassadeurs de la conscience écologique, les lumières d’un espoir nouveau.
Maryam FIRUZI
MARYAM explore l’Iran actuel à sa manière, avec toute son identité, en interrogeant le statut de la femme dans un univers si masculin : ses différents travaux, dont certains sont exposés en exclusivité à La Gacilly, bouleversent toutes nos notions de la photographie par des mises en scènes savantes qui sont autant de messages sous-entendus.
Maryam FIRUZI
Sarah CARON
Si ses objectifs se posent là où son instinct de journaliste la guide, c’est au Pakistan depuis quinze ans, et où elle réside désormais, que Sarah Caron réalise la majorité de son travail. D’un pays dont on ne montre souvent que les pires aspects, elle présente ici des variations de ce Pakistan qu’elle a traversé d’ouest en est, du nord au sud ; de la fourmilière Karachi aux contreforts de l’Hindu Kush. Une rétrospective de son travail au plus près des femmes et des hommes de cette nation singulière.
Sarah CARON
Abbas ATTAR
Abbas, Iranien par ses origines, nous a laissé des clichés qui resteront dans l’Histoire. Pour cette première rétrospective depuis sa disparition en 2018, le festival a choisi de montrer comment ce membre éminent de l’agence Magnum a construit une œuvre puissante, depuis son témoignage sur la révolution iranienne de 1979 jusqu’à son regard, pétri d’humanisme, sur les hommes et les dieux : un voyage entre ombre et lumière.
Abbas ATTAR (grand reporter Agence Magnum)
Antonin BORGEAUD
Ce photographe, qui sait mêler une écriture autant poétique que documentaire, s’est immergé cet hiver dans les îles du Golfe, avec le soutien du Conseil départemental du Morbihan. Un univers entre terre et mer pour montrer le rapport que les hommes entretiennent avec ce territoire fragile.
Antonin BORGEAUD
Stephan GLADIEU : expo "Homo Détritus"
« La République démocratique du Congo est un scandale géologique. » Sans détour, le photographe français donne le ton de son propos. Deuxième plus grand pays des 54 états qui composent le continent africain, la RDC ou Congo Kinshasa possède l’un des sous-sols les plus riches au monde : or, coltan, diamant, cobalt, pétrole… Il demeure pourtant à la huitième place sur la liste des pays les plus pauvres de notre planète.
C'est aussi un scandale écologique : Dans la capitale, les bidonvilles croulent sous les déchets en tout genre : téléphones portables, plastiques, bouchons, mousses synthétiques, chambres à air, tissus, câbles électriques, seringues, cartons, capsules, pièces détachées de voiture, canettes…
Dans la série de portraits Homo Détritus, Gladieu met en scène un collectif d’artistes fondé il y a six ans par le plasticien Eddy Ekete. Ces peintres, chanteurs et musiciens se sont unis pour dénoncer la tragédie de leur quotidien, les guerres qui en découlent, l’exploitation des femmes et des hommes, et la misère qui les prive de toute dignité.
Utilisant les détritus comme matière première, ils confectionnent des tenues et des masques inspirés des traditions africaines pour dénoncer le chaos écologique dans lequel la RDC est maintenue.
Stephan GLADIEU
Véronique de Viguerie "Eclats de paix"
Fatima OSSAINI
Le 15 août dernier, les talibans entraient dans Kaboul après avoir été évincés du pouvoir il y a tout juste vingt ans. Le groupe extrémiste règne à nouveau d’une main de fer sur l’Afghanistan, rétablissant la loi islamique sur toute la société. Avec pour premières victimes : les femmes, qui doivent à nouveau s’effacer derrière leur burqa et dont les libertés fondamentales sont bafouées. Contrainte de quitter son pays, la talentueuse artiste Fatimah Hossaini, 28 ans, a trouvé refuge en France, n’emportant dans sa fuite que les précieuses photographies qu’elle avait réalisées et qui, toutes, rendent un vibrant hommage à la beauté unique des femmes afghanes.
Fatima OSSAINI
FESTIVAL PHOTO DES COLLÉGIENS DU MORBIHAN